La malédiction, rumeur ou vérité ? Voilà une question que se pose sans cesse Lumen, un mystère qu'elle veut absolument résoudre, un sujet tellement plus intéressants que les potins débiles des ménagère ! Aucun doute, la malédiction pour Lumen, c'est l'affaire du siècle ! Elle n'a pas la preuve que ce soit vrai et elle serait bien tentée de penser que ce sont des conneries, seulement, plus elle en entend parlait, plus son côté terre à terre en prend un coup. Donc ce qu'elle en pense en un mot ? Enquête.
héhé, Lumen est née à Rye !

Que faisait-elle là ? Elle aurait tellement voulu ne pas avoir besoin d‘y être. Elle venait pourtant ici tous les ans, comme pour éteindre une vieille culpabilité en elle, une douleur ancrée au plus profond de son être et la faisant souffrir au quotidien. Elle était là, debout devant une dalle de marbre portant ces inscriptions « Elizabeth Mary Bowen. 11 mai 1985 - 06 juin 2004. Beloved daugther & Sister ». Lumen soupira tout en fermant ses yeux, laissant ainsi couler les larmes qui venaient de naitre au creux de ses yeux bleus. C’était comme ça chaque année, elle ne pouvait pas s’empêcher de penser aux évènement qui l’avait conduite jusqu’ici. Plus jeune, elle avait eu cette sœur cadette, un tellement beau prénom, plus beau que Lumen d’ailleurs selon elle, Lumen, ce n’est même pas un prénom. Elles étaient très proches, unis comme des sœurs jumelles alors qu’elles avaient un an de différence. Elles ont grandit ensemble dans ce qui pourrait sembler aux yeux d’un grand nombre de personne, la famille parfaite. Des parents aimant, des enfants s’entendant parfaitement, qui aurait pu espérer mieux ? Sans doute pas Lumen elle-même, et aucun doute là-dessus, elle a toujours aimé sa famille. Mais en devenant adolescente, elle avait cette envie de liberté, elle voulait tellement se détacher de sa famille, de sa sœur aussi, elle en devenait sans doute désagréable, toujours avec ses amis, elle envoyait balader ses parents. Une adolescente comme tant d’autres, qui avait seulement besoin de se trouver. Elle était du genre un peu rebelle, toujours en sortie, elle buvait souvent trop, elle sortait avec un mec, rompait puis en prenait un autre, autant dire que sa virginité n’est pas une chose qu’elle a su préserver longtemps ! Bref, Lumen adolescente, c’était une Lumen tellement différente de celle d’aujourd’hui et la jeune blonde détestait cette fille aujourd’hui, elle avait tant changer, qu’elle ne se reconnaissait même plus dans tous ses souvenirs qu’elle aurait aimé oublier. Il y avait eu cette soirée, cette fameuse soirée qui avait changé sa vie pour toujours. Un tournant des plus traumatisant, une étape dont elle se serait bien passé. C’était le nouvel an, on fêtait l’année 2004. Lumen était avec ses amis à cette soirée où sa sœur cadette était elle aussi invitée, ce qui avait d’ailleurs bien énervé Lumen, qui devait se la coltiner une soirée de plus. Comme à tant de soirées auxquelles elle a participé étant plus jeune, Lumen a sans doute trop forcé sur l’alcool et puis une dispute à éclaté entre elle et sa sœur, une grosse dispute, au final, Lumen décida de rentrer dans la maison familiale, trop énervée pour vouloir rester. Il était si tard et se promener dans les rues à une heure pareille, se fut la plus grosse erreur de Lumen. Il neigeait tellement fort qu’elle voyait à peine la route devant elle. Elle avait l’impression d’être suivie, elle avait peur, vraiment peur, elle accéléra le pas mais il y avait toujours cette maudite sensation. Quand elle se retournait, elle ne voyait personne, sa vue était trop brouillée par la neige tombante. Elle continua sa marche, elle aurait voulu se mettre à courir, mais les talons haut qu’elle portait lui brûlait les pieds, elle avait mal. Elle essayait de se dire qu’elle était en pleine crise de paranoïa et pourtant bien vite, elle reçu un coup sur la tête, une douleur vive lui traversa le crâne avant qu’elle se retrouve plonger dans un noir tellement intense.

Combien de temps avait-elle dormit ? Elle ne savait plus, longtemps, c’est tout ce qu’elle pouvait dire alors que, les yeux toujours clos, elle semblait revenir au monde normal. Elle avait une sensation horrible en elle, cette peur terrible d’ouvrir les yeux, comme si elle allait se retrouver en plein cauchemar, et enfin, quand ses paupières s’ouvrir, elle réalisa qu’il ne s’agissait pas d’un cauchemar, mais d’une réalité. Aujourd’hui encore, elle se souvint avoir regardé autour d’elle pour observer ce qui ressemblait à une cave tellement sombre, il y avait si peu de lumière qu’elle ne voyait vraiment bien, elle voulu bouger, mais sa cheville était liée au mur par une épaisse chaine. Elle était prisonnière d’un enfer, son souffle tremblait au fur et à mesure que les secondes passaient, alors qu’elle cherchait un moyen de se rassurer, elle sentait monter en elle des larmes, qui finirent par couler sur ses joues, elle ne savait pas si c’était à cause de la peur ou d’une quelconque tristesse qu’elle pouvait ressentir en cet instant précis, mais le fait est, qu’elle ne pouvait pas retenir ses larmes. Les minutes passaient, sans doute bientôt les heures, elle n’en avait aucune idée après tout, elle s’était à peu prés calmée, cherchant désormais un moyen de s’échapper, quand elle entendit une porte s’ouvrir, puis la lumière s’alluma, l’éblouissant, elle du fermer les yeux à cause de la douleur, laissant les minutes passer, elle pu enfin rouvrir les yeux pour voir cet homme, elle se souvenait bien de ses traits, trop bien à son gout, elle le regardait, apeurée, alors qu’il souriait avec cet air satisfait qui reste encore aujourd’hui gravé dans sa mémoire comme une brûlure au fer chaud reste gravée sur la peau. Il l’attrapa, la forçant à se relever et là, commença le pire calvaire de toute la vie de la jeune femme, l’un des pires calvaire qu’on puisse connaitre en une vie.

Le temps passait tellement lentement, comment c’était dehors aujourd’hui ? Elle n’en savait rien. Elle ne savait même pas combien de temps elle avait passé dans cette cave, elle était allongée sur le sol froid, coincée entre ses quatre murs qu’elle ne supportait plus, qu’elle n’avait jamais supporté, elle aurait tant aimé qu’il l’a tue une bonne fois pour toute au lieu de la faire tant souffrir, viol, torture, mais cette constante envie de la garder en vie. Pourquoi ? Pourquoi faisait-il ça ? Elle voulait juste mourir pour que tout s’arrête enfin. Elle n’avait même plus envie de retrouver la liberté, parce qu’elle n’était plus sûre de vouloir vivre après ça. Tout ce qu’elle voulait, c’était la mort. Elle pleurait encore, elle pleurait si souvent. Elle priait aussi, elle qui n’avait jamais été croyante, elle s’était soudainement mise à espérer qu’une force supérieur pourrait lui venir en aide vu que de toute évidence, personne d’autre ne pouvait l’aider, ni la police, ni ses parents. Personne. Qu’avait-elle fait pour mériter ça ? Elle ne savait même pas, même les conneries qu’elle avait faites tout au long de sa vie ne méritait pas pareille punition. Elle pleurait, encore et encore mais rien ne s’arrêtait, il revenait encore, elle hurlait, elle suppliait pour qu’il la laisse, qu’il la tue, mais il faisait avec elle ce qu’il avait à faire, puis il partait. Elle n’en pouvait plus de cette vie. Et un jour elle ne savait par quel miracle, elle avait réussi à céder l’une des maille de la chaine. Elle eu cette soudaine sensation de liberté, de regain d’énergie, comme si, finalement, elle avait trouvé une autre échappatoire que la mort. Elle s’était approchée de la porte, la maison semblait calme, elle savait que ce type avait un boulot, une vie quasiment normal, mis à part le fait qu’il gardait une jeune femme sans sa cave pour la torturer et la violer. Prenant son courage à deux main, elle a ouvert la porte. La maison était vide, mais la porte fermée. Elle se souvenait parfaitement de ce jour, sur la table, il y avait le courrier et donc l’adresse de la maison dans laquelle elle se trouvait. Elle avait appelé la police, paniquée, en pleurs, elle avait indiqué l’adresse et ils étaient venus la sauver de ce cauchemar.

Elle rouvrit enfin les yeux mettant un termes aux images tellement troublantes de son passé. Les larmes coulaient encore plus sur ses joues. Elle rependait à la fin de son calvaire, en juillet 2001. Elle avait disparu aux yeux de tous, personne ne savait où elle était la police ne l’avait pas retrouvée, elle était considérée comme morte. Elle avait disparu pendant un an et demi, et sur cette période, la police n’avait même pas cherché une année complète et, il avait fallu beaucoup moins de temps que ça à Elizabeth la cadette de Lumen, pour culpabiliser à un point inimaginable. Elle ne cessait de dire qu’elle n’aurait pas du se disputer avec elle, qu’elle n’aurait pas du la laisser partir, que c’était de sa faute et, le 06 mars 2000, la jeune femme sauta du haut d’un immeuble, morte sur le coup. Elle s’était donnée la mort pour échapper à sa culpabilité, elle n’avait pas survécus. Le monde avait tant changé en un an et demi, elle avait tant souffert et le retour à la normal n’était pas beaucoup moins douloureux, elle appris le suicide de sa sœur, la dépression de sa mère qui était à l’hôpital psychiatrique, son père, qui buvait un peu trop. Une catastrophe. Mais la vie devait continuer, elle n’avait pas eu le droit de tout plaqué comme l’avait fait sa sœur, elle devait se battre, même si aujourd’hui, c’était elle qui se sentait responsable de la mort de sa sœur, de cette incapacité qu’elle avait eu à tenir le choc. Ce fut dur, mais elle repris ces études, elle repris sa vie, pour continuer sa route dans ce monde de fou.

Aujourd’hui, elle avait 26 ans, elle avait grandit, elle s’était forgée et bien sûr elle avait changé. Ça faisait dix ans, elle avait encore des cicatrices de tout ce temps de torture, physique comme psychologie. Mais elle avait quand même bien réussis sa vie, elle était journaliste, c’était son rêve depuis des années. Elle n’était pas forcément bien dans sa peau et il lui arrivait souvent d’avoir peur d’un rien, peut être est-elle devenue carrément paranoïaque mais personne ne lui en tiendrait rigueur. Elle passa ses mains sur ses joues pour essuyer ses larmes, emportant au passage le maquillage qui avait coulé. Elle soupira, passa une main dans ses long cheveux blond, et déposa une rose sur la tombe de sa sœur avant de mettre les mains dans la poche de sa veste et de s’éloigner, accompagnée d’une pluie battante, lui permettant de cacher ses larmes, encore coulante le long de ses joues.