Under the Library - [PV]

I need your help, Ma'am.

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And I know you need my help too...

L’arrivée à Rye avait déjà été très mouvementée. William Braxter était certain que le reste n’allait pas s’arranger, du moins, tout continuerait à être mouvementé.

Une journée chargée. C’est ce qui l’attendait. Il n’avait pratiquement pas dormit de la nuit pourtant, il devrait déjà se mettre au travail. A peine arrivé, il avait déjà mis de côté ce pourquoi il était venu. Enfin… Pas totalement. L’épopée de la veille avait été assez spéciale. Spéciale au sens du terme qu’elle resterait à jamais gravée dans sa mémoire, comme sa première rencontre avec un fantôme. Ce fantôme. Le jeune homme s’habilla tranquillement, enfilant le jean qu’il avait déjà porté la veille et un t-shirt rouge sang. Une paire de chaussettes, une paire de basket pour courir au cas où un fantôme se ferait la malle, un léger coup de peigne et un brin de toilette bien mérité. Accoudé au plan de travail qui se trouvait dans la cuisine, Will se fit un café. Un café qui avait pour but de le réveiller même si, la tête dans le cul, il essaya de manger la tasse et de boire son pancakes.

William se frotta les yeux. Il était temps de se mettre en route vers l’aventure qu’il avait tant désiré depuis sa plus tendre enfance. Et pour cela, il fallait réellement se bouger. Se réveiller. Ne plus penser à cet appartement. Juste, à la ville. Rye. Rye. Rye. Il répéta le nom de cette petite ville plusieurs fois mentalement pour se mettre en tête la mission qui lui avait été accordée. Le jeune britannique enfila son long manteau et sortit de son nouvel appartement, encore vide. La porte claqua. Il n’osa pas la regarder. Son souffle se coupa. Si ses parents avaient vu ça. Si tout l’univers pouvait voir ce qu’il voyait. Will secoua la tête et descendit les petits escaliers.

Le battant de la porte d’entrée de la bibliothèque claqua lorsqu’il la lâcha. William plissa le nez, la bouche grande ouverte. On appelait ça une bibliothèque ? C’était une sorte de centre de documentation pour les adolescents. Il observa le plafond qui semblait plutôt bas, les rangées de livres qui n’étaient même pas rangées, les gamins qui se bousculaient et riaient aux éclats dans un lieu où le calme est largement suggéré puis son regard se posa sur celle qui semblait être la bibliothécaire. Même si… Cachalot de terre lui allait davantage. Tirant le col de son t-shirt, il soupira en grimaça.

*Come on Will… Ce n’est pas ça qui va t’arrêter…*

Affichant le plus magnifique des sourires, le chasseur d’esprit s’avança vers la… Jeune femme – il ne pouvait même pas cerner l’âge de ce personnage tant ses traits semblaient avalés par ses bourrelets – puis s’accouda au petit comptoir :

« - Bonjour mademoiselle… On m’a dit que c’était ici la bibliothèque, je suis un peu nouveau en ville et… ».

« - Ouais. ».

« - Humm … Okaaaaay… »

Jetant un coup d’œil derrière son épaule, William se permis un petit aparté :

« - Pas facile le public aujourd’hui… Anyway… ».

L’étudiant en sciences occultes déglutit avant de se retourner face à l’être… Adipeux. De nouveau, il lui offrit un magnifique sourire forcé avant d’ajouter :

« - Well, hmm … Je suis étudiant et je fais des recherches sur Rye, tout ce qu’on peut dire de cette ville quoi… Les… Nombreux évènements bizarres de ce dernier siècle… ».

« - Vous voulez accéder aux archives de la ville, c’est ça ? ».

La chose immonde ne daignait même pas lever les yeux de sa paperasse. Le nez du jeune homme se plissa alors qu’il claque des doigts avant de pointer l’immonde chose informe du doigt :

« - Yep ! C’est exactement ça ! C’est pour un devoir, je suis en train de préparer ma thèse et… ».

« - Les archives ne sont visibles que par le maire, le personnel de la mairie, le personnel de police et le personnel de la bibliothèque. ».

William resta bouche bée, doigt pointé sur ce qui prétendait au titre de femme. Il tiqua légèrement avant de plaquer ses deux mains contre le comptoir. Du haut de son mètre soixante-huit, il se hissa sur la pointe des pieds avec un léger rire :

« - Écoutez … Ce sont des archives. Elles sont là pour être vues et lues. Moi, je veux les voir et les lire. J’en ai besoin. Ce n’est même pas de la curiosité mal placée, juste un besoin de s’informer pour un travail. TRA-VAIL. Vous devez comprendre ce mot, non ? ».

Enfin, la chose leva les yeux. Il n’avait même pas remarqué que sur ce nez graisseux se trouvait une paire de lunettes rougeâtres. L’homme recula de deux pas lorsque la chose se leva de son siège. Pouvait-elle seulement se lever ? Était-elle debout, là, à ce moment précis ?

« - Écoutez-moi, Monsieur-je-sais-tout. Vous êtes dans une bibliothèque. Si vous ne respectez pas les règles, je vous prierais de partir sous peine de devoir partit à coups de pied aux fesses. ».

Le regard de l’être se durcit, du moins c’est ce qu’il crut. Les deux mains bien en évidence, il esquissa un bref sourire avant de continuer à reculer. Il se retourna et jaugea les gamins qui s’amusaient à lire des bandes dessinées.

*Tu parles d’une bibliothèque…*.

Mais il devait avoir accès à ces fichiers. Son travail en dépendait. Après une longue inspiration, William Braxter, l’étudiant, le chasseur de fantômes, s’avança vers l’un des adolescents qui semblaient s’intéresser davantage aux Comics qu’aux œuvres d’Oscar Wilde :

« - Salut gamin, écoute, j’ai besoin de ton aide, j’aimerais que tu ailles voir la femme à l’accueil et que tu lui demandes d’accéder aux archives de la ville. T’es bien d’ici non ? ».

« - Et alors ? Je gagne quoi ? ».

« - Euh… Tu veux du fric ? ».

« - Bah ouais ! ».

William haussa un sourcil avant de tourner le dos à l’enfant.

*Damn it.*

Tournant depuis plusieurs heures dans la petite bibliothèque de banlieue, une femme apparut comme une illumination soudaine ; son regard triste et ses airs de fausse poupée lui donnèrent une idée. Il devait l’utiliser pour arriver à ses fins. Elle semblait s’y connaitre, faire partie de la ville. Will s’était assis à une table et observait les allés et venus des nombreux étudiants. Oui ; elle était décidément la seule parmi ce tas d’excités à pouvoir lui venir en aide !

Le jeune homme se leva brusquement de sa chaise, manquant même de se ramasser royalement sur le sol, il accourut vers la jeune femme et lui bloqua le passage vers l’un des stands de livres auxquels elle voulait accéder :

« - Salut… Je suis nouveau ici, et j’aurais besoin d’aide. ».

Alors qu’elle tentait de l’esquiver pour attraper un livre, il se remit, de nouveau, sur son chemin avec ce sourire hypocrite et insistant :

« - S’il vous plait. ».

Presque battait-il des cils pour la charmer. En réalité… Il battait des cils pour de vrai.A croire qu'il en était au point de faire tout et n'importe quoi pour avoir ces dossiers et réussir sa thèse...

Localisation : Le manoir des Stone. Messages : 68 Arrivée à Rye : 01/11/2010

LEAVE ME ALONE

Rebecca leva la tête. Un jeune homme, au look pseudo-négligé venait de faire son entrée dans la bibliothèque, manquant de trébucher maladroitement sur un pli de la moquette verte et mousseuse qui tapissait le sol. Elle arqua un sourcil, et le suivit du regard. Une masse désordonnée de cheveux bruns se dressait sur sa tête, une barbe de trois jours recouvrait le bas de son visage, et son regard semblait allumé par la détermination. Il se marmonna quelques paroles à lui-même, et fonça d'un pas assuré, du moins, c'est probablement ce qu'il essayait de renvoyer. Il engagea une conversation avec la bibliothécaire, cette dernière se trouvant être une vieille amie de ses défunts parents. Elle levait à peine les yeux de sa liste d'emprunts, ne daignant même pas accorder un regard à celui qui avait l'air de s'évertuer à défendre sa cause, s'agitant dans tous les sens. Rebecca tendit l'oreille.

- ...Ce... archives. Elles... être vues... lues. ...je veux... ...Même pas... curiosité... , disait-il.

Rebecca avait du mal à comprendre ce qu'il racontait, mais elle était sûre d'avoir entendu le mot "archives". Il venait à l'instant de crier le dernier mot "TRAVAIL", articulant de manière exagérée, ponctuant ses paroles de gestes explicites. Intriguée, elle ne lâcha pas des yeux la scène, jusqu'à que le jeune homme tourne les talons et s'avance vers elle. Elle fit mine de se replonger dans son bouquin, avant de le fermer brutalement, et de se lever pour retourner en chercher un autre. L'inconnu lui bloqua alors le passage, un sourire qu'elle devinait faussement aimable au coin des lèvres.

- Salut… Je suis nouveau ici, et j’aurais besoin d’aide.

Rebecca l'ignora, le contournant pour se diriger vers une rangée imposante de livres épais.

- S’il vous plait

, ajouta-t-il en se remettant sur son chemin.
Elle plongea alors dans le regard de l'étranger, avant de soupirer.

- Hm. Quel est le problème ?

répondit-elle, glaciale.
Il sourit, visiblement gêné par le ton de Rebecca.

- Je m'appelle William ! William Braxter, je viens d'arriver à Rye.

Il tendit sa main à la jeune femme, qui n'esquissa pas le moindre geste. Le visage impassible, elle se contenta de le fixer. Il eut un frisson et poursuivit.

- Voilà, j'aimerais accéder aux archives de Rye. Et...

Rebecca laissa échapper un rictus mauvais.

- Nice try,

rétorqua-t-elle, amère, adressant un clin d'œil à William.